Autodétermination et droits des personnes

Soumis par Denis Bayart le

"L’autodétermination se construit mais ne se décrète pas"

Le mouvement parental considère que le handicap mental est la conséquence sociale d’une déficience intellectuelle. La convention internationale des Nations Unies (2006) ratifiée par la France en 2010, a affirmé les droits des personnes en situation de handicap, notamment

le droit de pouvoir vivre dans la société avec la même liberté de choix que tout à chacun, autrement dit le droit de choisir où et avec qui elle veut vivre.

Ces droits internationaux, confortés en France par la loi du 11 février 2005 (pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées), ouvrent la voie de la transition vers une société inclusive et solidaire prônée par l’Unapei.

Il s’agit à la fois d’agir sur les leviers permettant l’accessibilité aux sphères de la vie sociale (soins, école, travail, sports, loisirs, logement…) et de promouvoir la citoyenneté des personnes en situation de handicap (symbolisée par la reconnaissance du droit de vote pour tous en 2018).

Néanmoins, la participation des personnes à la vie sociale ne sera réelle que si celles-ci sont accompagnées pour pouvoir exercer leur droit de choisir et de décider c’est-à-dire « s’auto déterminer ».

« C’est ma vie, je la choisis »

L’autodétermination peut se définir comme l’ensemble des habiletés qui permettent à un individu d’agir directement sur sa vie, en effectuant des choix sans être influencé par des personnes extérieures. Elle est indissociable de la question du droit des personnes en situation de handicap intellectuel; elle est l'un des facteurs principal de l’amélioration de leur qualité de vie.

 

Les Apei du Pas-de-Calais engagées vers la transition inclusive et solidaire, proposent un accompagnement  des personnes déficientes intellectuelles leur permettant de progresser vers une capacité d’autodétermination, et de résoudre les tensions qui existent entre les garanties d’une liberté et les garanties d’une sécurité via la protection.

Ainsi, l’autodétermination se distingue de l’autonomie  et ne se résume pas simplement à l’indépendance, ni à la capacité à faire des choix.

Il s’agit d’un apprentissage à pouvoir gérer sa vie tant dans l’habitat, le travail, la santé, les loisirs, etc., qui se fait dès le plus jeune âge mais aussi au long de la vie, tant en famille, que dans tous les contextes de vie. Néanmoins, cet apprentissage se construit dans l’interaction nécessitant que l’entourage proche (familles, professionnels) soit aussi capable de s’autodéterminer  et se montrer “autrement capable”( Cf S.Ebersold), pour soutenir la personne déficiente intellectuelle qui ne peut pas s‘autodéterminer toute seule.

Les Apei du Pas de Calais sont en mouvement,

Elles forment leurs professionnels et adaptent leurs prestations pour accompagner la personne déficiente intellectuelle  vers l’autodétermination en :

  • regardant la personne déficiente intellectuelle sous l’angle de ses compétences, sans nier ses fragilités. (outils d’évaluations adaptés)
  • Prenant en compte le parcours de vie de la personne et de sa famille, tout en tenant compte des facteurs de risque et des besoins de protection.
  • considérant la personne comme actrice de sa vie au sein de son environnement en l’accompagnant dans ses projets.
  • en favorisant des environnements capacitants multipliant les opportunités d’apprentissage (formel et fonctionnel) tout au long de la vie.

Les Apei considèrent que l’accompagnement vers l’autodétermination n’est pas liée à un  niveau intellectuel ou à des limitations physiques fonctionnelles de la personne  mais bien aux opportunités qu’elles peuvent lui proposer au sein de son environnement.

Inscrire l'autodétermination de la personne en situation de handicap au coeur de ses modes d'accompagnement, est un positionnement éthique et humaniste, s'inscrivant  dans « l’ADN » du mouvement parental.

schéma auto détermination Université Mons (Belgique)

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